Le cauchemar de Bruno Latour
15 janvier 2021 | Par Chitoaxol
Dans un essai paru en 2017, Bruno Latour nous prévenait d'un risque de scission de la société par le haut, les riches et les classes dirigeantes décidant de se mettre à l'abri du monde.
Dans son essai de 2017 Où atterrir ? Comment s'orienter en politique (éditions. La Découverte) [1], Bruno Latour pose le constat suivant :
« Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu’il n’y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants ».
« Par conséquent, elles ont décidé qu’il était inutile de faire comme si l’histoire allait continuer de mener vers un horizon commun où tous les hommes pourraient également prospérer. Depuis les années 1980, les classes dirigeantes ne prétendent plus diriger, mais se mettre à l’abri hors du monde ».
L'année 2021 et la crise à rallonge du COVID donne raison à Bruno Latour, sauf qu'au lieu de s'en aller, les classes dirigeantes ont décidé de rester et d'enfermer les autres à l'extérieur :
- enfermer les classes moyennes dans leurs pavillons, enfermer les pauvres dans leurs appartements sans balcon, et ne leur tirer la laisse que pour aller travailler.
- enfermer les mêmes dans la maladie en les privant de traitement, de vitamines, de sport, bref de tout ce qui permet d'améliorer leurs défenses immunitaires. Que sait-on en effet des traitements qu'ils s'appliquent eux-mêmes, les COVID opportunistes de Noël leur permettant pour sûr d'échapper à la thérapie génique en cours d'expérimentation sur la population.
- concentrer les pauvres dans les transports en commun, dans les magasins, par des confinements et des couvre-feux de plus en plus fréquents et à l'efficacité relative voire contraire
- enfermer les gens dans leurs masques, même en plein air, contre toute évidence scientifique
Et avant d'enfermer les autres, ils ont décidé de piller tout ce qui reste (par ex [2]) sans investir un seul centime dans ce qui pourrait nous sortir de la crise : doublement des effectifs dans les écoles (aujourd'hui dans ma ville tous les personnels périscolaires sont en grêve pour leurs conditions de travail dégradantes et leur salaire de misère), investissement dans la recherche et les traitements en phase précoce (le microscope du chercheur Bruno Canard [3], l'appel de fonds finalement privés pour mener à bien ses essais de l'Institut Pasteur de Lille pour le Clofoctol [4], etc.). Pire ils empêchent toute possibilité de retour en arrière par une politique de la terre brulée : fermeture de lits et de services à l'hôpital, destruction de la médecine généraliste remplacée par des algorithmes.
Bibliographie
[1] Où atterrir ? Comment s'orienter en politique (éditions. La Découverte) (www.editionsladecouverte.fr/ou_atterrir_-9782707197009)
[2] Prêts garantis par l’Etat: au bonheur des milliardaires, Laurent Mauduit, 14 janvier 2021 (www.mediapart.fr/journal/economie/140121/prets-garantis-par-l-etat-au-bonheur-des-milliardaires)
[3] Témoignage de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 9 mars 2020, 15 mars 2020 (www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8685)
[4] Comme pour l’instant le gouvernement ne consacre pas un centime au médicament pour se centrer sur les vaccins, LVMH a annoncé en octobre le versement d’un don de 5 millions d’euros à la fondation" (29 nov 2020) (www.syndicat-infirmier.com/Covid19-et-Clofoctol-l-antibiotique-teste-par-l-Institut-Pasteur-de-Lille.html)